lundi 22 décembre 2014

> Un air de famille…

Je tombe sur la Sélection des meilleures BD à offrir pour Noël (mais non, la fête de Noël n'est pas devenue  commerciale / commerçante !) sur le site internet du Journal Le Monde…
je découvre la couverture de cet album que je ne connais et n'ai pas lu : je n'en jugerai donc pas le contenu.
Par contre la couverture me saute aux yeux :

Lafevre & Zidrou, La Mondaine tome 2
Editions Dargaud,  2014


The Stanglers, Feline
Epic records, 1982


vendredi 7 novembre 2014

> La pin-up du week-end… par Séra

Femme au révolver par Séra
Technique mixte : 1999

Un dessin — enfin plutôt une peinture sur papier — de Séra fait en 1999, pour un anniversaire
Un bien beau cadeau : merci Séra !

lundi 3 novembre 2014

> Vente aux enchères à Drouot

Un ami joint à son dernier message par mail l'annonce d'une prochaine vente aux enchères à Drouot.
Je vais jeter un œil par curiosité.
Je ne vais pas juger du niveau de la vente, rien de bien intéressant : la plupart des librairies ont largement plus de choses intéressantes dans leur fonds que ce qui est présenté dans cette vente : mais comme il y a au moins une poignée de choses intéressantes, autant se focaliser sur ce qui est bien que sur le reste…

Par contre deux aspects dans la présentation de cette vente ont retenu mon attention :
- cette étude n'a pas dû comprendre l'intérêt de mettre son catalogue en ligne et le coût zéro que cela représente : en effet il doit y avoir moins du tiers des lots qui sont présentés avec les visuels correspondants alors que tous les lots devraient être visibles !
Beaucoup de ces quelques visuels ne sont pas en vis à vis du bon lot en vente…
Acheter par internet ou donner un ordre parce que le pourra pas être présent sur place, sans avoir le visuel du lot est plutôt hasardeux et ne se fonder que sur des descriptifs écrits plus encore.

- surtout quand on en lit certains : en effet je suis tombé sur ceux de tirages de têtes de Chaland, que voici :



Pour emprunter au très regretté Reiser, la grande question qui m'est venue à l'esprit est de savoir si ces TT de Freddy Lombard présentés comme étant en :  "Très bel état, mini frottis... "  sont des exemplaires vaginaux ou clitoridiens ?
Et si le gynécologue qui les a expertisé est certain de son… diagnostic ?…

dimanche 2 novembre 2014

> Yves Chaland versus Clerc

J'ai plein de reliures du beau Journal de Spirou : des reliures éditeurs comme des reliures amateurs (ce sont celles qui me touchent le plus : elles représentent la passion du lecteur - souvent abonné - qui cherche à préserver ses magazines en les faisant relier, plus ou moins bien, mais l'intention est là)…
Sans parler de je ne sais combien d'années / décennies de journaux au numéro…
Malgré tout cela, je continue à regarder ici ou là ce qui est proposé : c'est sur internet que je suis tombé sur une version étrange de la reliure numéro 56 :

"Chaland Album du Journal 56"

"Chaland Album du Journal 56" - 1er plat

"Chaland Album du Journal 56" - 4e plat

Une reliure attribuée à Chaland avec des dessins de… Serge Clerc, si je ne m'abuse comme disait ce bon Docteur !
Pas mal : une bonne petite marchande qui étale ses grandes connaissances !

Il y avait déjà un type qui vendait régulièrement des reliures remontées avec des copies de dessins de Chaland (on appelle cela une contrefaçon) avec des pseudos justificatifs de tirages…
Bien entendu sans autorisation de quiconque !…
Un bon moyen de vendre cher des reliures qui ne valent pas tant que cela sur ce site bien connu, avec des gens qui les achètent de toute façon…

J'ai racheté la bibliothèque de Chaland en 1997, dont ses reliures Spirou.
Long à estimer, car pas mal de bandes dessinées anciennes étaient parfois incomplètes ou abîmées. Pour les reliures Spirou, grosso modo les 100 premières sans les toutes premières : il fallait vérifier page par page…
C'est ainsi que l'on doit procéder avec les reliures éditeurs, afin de voir s'il manque des pages voire des numéros, ou si les mini-récits sont présents pour celles de Spirou en particulier etc.

Je me suis souvenu pendant que je les contrôlais que Chaland re-dessinait parfois certaines couvertures de ses reliures certainement trop abîmées.
Je tombe sur deux des reliures avec deux dessins originaux, dont celle avec Spirou, Fantasio et Gaston qui fait des bulles…
Une images carrée, un dessin original en couleurs directes placée sur le 1er plat, avec des traits en diagonales pour habiller le reste du plat…
Je ne me souviens pas particulièrement de la seconde reliure

J'ai rendu spontanément ces deux reliures à Isabelle Chaland qui ne se souvenait plus de leur présence parmi les autres : j'achetais des livres pas des originaux glissés parmi les livres.
Peut-être aurais-je dû payer plus cher l'ensemble, considérant ces deux bijoux ?
Et j'aurais le plaisir de les avoir encore parmi toutes celles que j'ai,  dont celles de Chaland que j'ai évidemment conservées…
Quoi qu'il en soit : j'aurais eu là dans ma collection deux véritables reliures faites par les mains habiles de Chaland  et non pas des contrefaçons faites par des petites marchandes de quatre saisons.

Et qui, comme dans ce cas présent, font passer des vessie pour des lanternes (qui n'amassent pas mousse).
Les dessins de cette étrange reliure de Chaland / Clerc ont-ils été mis en couleurs par Serge Clerc ou par Chaland ?


Couverture Album du Journal Spirou n°56 - 1956

© Dupuis

vendredi 31 octobre 2014

> The Mega Wave rue Raymond Losserand, Paris 14e

Il est très rare que je prenne la rue Raymond Losserand (dans le 14e arrondissement parisien) dans la direction nord-sud…
La plupart du temps, c'est dans l'autre sens que je l'emprunte.
Mais ce jour là, nous rendant chez des amis, c'est à pied de la Gare Montparnasse que nous roulons dans cette rue.
J'aperçois deux murs peints de part et d'autre de la rue et quasiment au même niveau.
Celui de gauche retient plus mon attention, car il s'agit de rayonnages d'une bibliothèque géante qui prend place sur cette partie de façade de l'immeuble qui l'accueille.

Je remarque immédiatement le livre situé sur la plus haute "étagère": The Mega Wave du Dr Wade, dans sa version originale publiée par les éditions James Thornley (Londres 19??)…

Il y a peu de murs peints à Paris (je ne parle pas des reliquats d'anciennes réclames que l'on peut encore voir avant effacement proche), et l'un des premiers que j'ai vu (le premier ?) était située aux Halles : mon souvenir est vague, des hommes nus aux crânes chauves, marchant sur une façade proche de la rue Montmartre et de l'Eglise Saint-Eustache, avec un effet de perspective très surprenant et déroutant… Il me semble me souvenir qu'un homme passait une porte, mais je me demande si lui n'était pas en costume…
Souvenir très ancien et fugace…
Ce mur a disparu.
Il doit encore y avoir celui de Boisrond vers la Gare du Nord, mais la dernière fois que je l'ai vu il était très âbimé…
C'est toujours étonnant d'en découvrir dans la capitale (du monde de l'univers du cosmos intersidéral) alors qu'ils pullulent à Bruxelles !

Surtout quand celui-ci contient un hommage appuyé à la bande dessinée et à La Marque Jaune de E.P. Jacobs, et à ce livre si important dans cette intrigue londonienne de Blake et Mortimer.

J'ai fait quelques recherches rapides sur la toile et grâce à un autre bloggeur j'ai pu comprendre le pourquoi du comment de ces livres : tous sont des œuvres de fiction que l'on peut trouver dans divers romans (et bande dessinée).
Malin et… culturel !

On peut remarquer que celui présent dans l'œuvre de Marcel Proust est rangé sur la même étagère que The Mega Wave : la bande dessinée au même (haut) niveau que l'un des chef-d'œuvres de la littérature mondiale !

Pressé par le temps, n'ayant pas envie d'arriver trop en retard, je n'ai pas pensé à voir si le célèbrissime Necronomicon de l'Arabe dément Abdul al-Hazred y est aussi?
Il est préférable d'aller voir sur place et se rendre compte par soi-même si l'on arrive à reconnaître les autres titres de cette immense bibliothèque murale…

Un véritable défi !


The Mega Wave est Rue Raymond Losserand, dans le 14e.

mardi 1 juillet 2014

> La pin-up du week-end… par Baudoin et en retard

Femme allongée par Edmond Baudoin
Encre de Chine et acrylique sur toile ; 1999
Un dessin — enfin plutôt une peinture sur toile — de Monsieur Edmond Baudoin fait en 1999, pour un anniversaire
Un bien beau cadeau : merci Edmond !



Valéry Ponzone

 

vendredi 27 juin 2014

> Électro-ménager…

En cette période de soldes, il est bon de mettre l'accent sur le rayon électro-ménager dans notre bonne vieille bande dessinée francophone… qui ferait là plutôt dans le style Arts Ménagers !

Nous avons donc en rayon, un sèche-cheveux…

Première apparition du vaisseau spatial du Major Grubert
in Major Fatal - Première édition 1979 - Page 47

Major Fatal par Mœbius
 Première édition ; Les Humanoïdes Associés - 1979

…et nous passons à la cafetière électrique :

Le vaisseau spatial de Lupus et Tony
in Lupus, Volume 1 - 2003

Lupus, Volume 1 par Frederik Peeters
Atrabile - 2003

Certains auteurs savent s'amuser avec les codes du medium : pas la peine de décalquer les dessins et recherches de Syd Mead ou de la N.A.S.A. pour faire de la très bonne science-fiction en bande dessinée !!!…


samedi 21 juin 2014

> La pin-up du week-end… par Martin Matje

The girl under the ligne par Martin Matje
Encres de couleurs sur papier ; 1999
Un dessin de Martin Matje / Thierry Martin (1962—2004), fait en 1999, pour un anniversaire…
Un bien beau cadeau : merci Thierry !
Comme "l'expliquait" François Avril dans la Monographie publiée par Vertige Graphic, Matje, Avril et moi-même nous retrouvions chaque semaine pour jouer au squash derrière la Butte Montmartre pendant quelques années, mais il y a de cela de nombreuses années en arrière…
De bons moments passés ensemble, entre envie de gagner et mauvaise foi bien évidente (de certains !).
D'ailleurs la première rencontre avec Thierry fut plutôt spéciale, à quelques cordages d'une des Idées Noires de Franquin…
Les parties de squash acharnées : voilà la raison de cette Girl under the ligne

dimanche 15 juin 2014

> La pin-up du week-end… par François Avril

La lectrice par François Avril
Encre de Chine et crayon estompé sur papier ; 1999
Un dessin de François Avril fait en 1999, pour un anniversaire, et dans l'esprit du livre Studio que j'ai édité avec lui…
Un bien beau cadeau : merci François !

vendredi 6 juin 2014

> Gus Bofa, Le client sérieux…


LE CLIENT SÉRIEUX
Je prends ferme celui à 15 francs. Je vous paierai 7 francs
courant et le reste en quatre traites de 2 francs. Ça vous va ?
Gus Bofa, Dîner des Libraires, 1952

Sans commentaire.

Gus Bofa a tout compris, avec ce dessin de commande réalisé en 1952 pour le dîner des Librairies par le Cercle de la Librairie et le Syndicat des Éditeurs.
Ce menu illustré est un beau cadeau fait par un client extrêmement généreux et sympathique : ces clients là sont plus rares, donc plus précieux et intéressants (que ceux qui ont la mémoire très très courte)…
Car dans l'échange et le respect mutuel.

Merci Emmanuel.


Voici les autres volets de ce Menu.


Gus Bofa, Dîner des Libraires, 1952

Gus Bofa, Dîner des Libraires, 1952

Gus Bofa, Dîner des Libraires, 1952

samedi 31 mai 2014

> La pin-up du week-end… par Jeffrey Jones

Femme de dos par Jeffrey Catherine Jones
Aquarelle et crayon sur papier

Si vous ne connaissez pas le travail de Jeff Jones, il vaudrait mieux arrêter de passer autant de temps sur internet et commencer à vraiment vous cultiver en bande dessinée !…
Jeffrey Cathertine Jones 10 janvier 1944-19 mai 2011.

jeudi 29 mai 2014

> La BD sur la peau…

Encore mon nez (mes yeux plutôt!) dans des archives, mais papier cette fois ci, c'est ce qui est le plus rigolo, comme le diabolo.
Et là c'est vraiment plus que drôle isn't it ?!…
Tout début des années 70… Ça se voit aussi grâce aux coupes de cheveux, maintenant même dans des catalogues les gamins ont des coupes de BTS Action Commerciale et se prennent très au sérieux, comme leurs parents !…
Dans un magazine, pas de bande dessiné mais plutôt presse féminine, mode ou du même style (enfin si : au moins une page de Murphy, le Géant de Willy Vandersteen !)…
M'enfin, déjà Gaston Lagaffe
Pas comme l'autre tatoué de Ludlum — qui a plus que largement inspiré Van Hamme — dans la peau mais sur la peau…
Ce doit d'ailleurs être un des premiers tee-shirt Gaston Lagaffe ?… Les spécialistes le sauront mieux que moi
Amusant car le chapeau de ces pages modes enfants est :  "Les petits américains… en bermuda et tee-shirt"…
Il est certain que Gaston Lagaffe, ça se pose un peu là comme personnage fétiche des petits américains, surtout à cette époque !!…
En tout cas je sais pourquoi je n'aime pas les bermudas à carreaux (seersucker écossais) : c'est vraiment naze !

Me, myself and I
…dans un magazine dont je ne connais pas le titre !

Gaston Lagaffe c'est terriblement fort en fait…
C'est l'Anarchie dans le Royaume de (Belgique) la bande dessinée, l'anti-conformisme, l'underground made in Belgium !…
J'ai l'impression d'avoir toujours lu Gaston Lagaffe : je lisais le Journal de Spirou dans les années 70 (et le Journal de Tintin, et le Journal de Mickey, et Pif Gadget, et Picsou Magazine, et Mickey Parade, et Okapi, et Achille Talon Magazine, et Lucky Luke Mensuel pour passer à Pilote, Metal Hurlant, Charlie, (A Suivre), Hara-Kiri, Charlie Hebdo, Super As, Circus, Pilote-Charlie, Métal Aventure, Rigolo, Les Cahier de la BD etc. : cherchez l'intrus ?!) tout en lisant en parallèle les Journal de Spirou de mon père des années 1953 à 1959 : j'ai donc vu l'apparition iconoclaste (au vrai sens du terme !) de Gaston dans les pages espiègles — mais très bien ordonnées — de l'hebdo…
Gaston Lagaffe faisait partie des séries de bandes dessinées que l'on m'offrait pour mes anniversaires ou Noël quand j'étais enfant…
Pourtant, si j'aimais beaucoup Gaston Lagaffe, c'est l'Univers de Spirou qui m'attirait le plus, surtout les histoires des années 50. Là, j'avais encore plus de chance, puisque je les lisais aussi bien dans le magazine qu'en édition originale dos carrés orange : toujours ceux de mon père…
D'où mon attachement, le réel côté Madeleine de P. pour les bandes dessinées de l'Âge d'Or en éditions originales que j'ai eues la chance de lire dès cette époque : de Spirou et Fantasio à Blake et Mortimer, de Tintin à Lucky Luke, de Blondin et Cirage à Gil Jourdan etc.
Malgré cette attirance, et cette nostalgie toujours plus tournée vers Spirou et Fantasio, je suis toujours revenu vers Gaston Lagaffe : par les livres de la série que l'on m'offrait régulièrement, et à chaque fois par des événements s'y rapportant…
Que cela ait été une nouveauté, puisque à partir des années septantes, Franquin ne crée plus que dans l'univers de Gaston, (hormis un nouvel essai dans la cave, donc réellement underground,  le Trombone Illustré, d'où sortiront les pages des Idées Noires) et je suis donc contemporain des sorties de cette période, ou des tirages de têtes, ces machins là débarquant dans le monde de la bande dessinée alors que je suis adolescent…

Plus récemment, ce sont les grands formats de Marsu Production et les rééditions des mêmes Marsu Productions des 5 premiers Gaston dits demi-formats, qui m'ont remis dans le bain de Gaston Lagaffe (alors que je les ai en édition originale sur une étagère)…

Franquin, Gaston L'intégrale tome 1, 1957-1958
Marsu Productions 2005

Retrouver le petit monde de Lagaffe dans sa chronologie et en grand format, a été le nouveau déclencheur, puis ces très belles/malines ré-éditions pour le Journal Le Soir, le second.
La meilleure idée d'édition prime du quotidien Belge, avec les mini-récits des Schtroumpfs !
Je me fiche bien que Gaston soit un anti-héros, c'est une notion dépassée et une définition facile, répétée un peu trop souvent… Comme si le critère de référence devait être le héros !?
Ridicule.
Il y a des personnages forts et héroïques, et fort heureusement il n'y a pas que cela. Des alternatives existent, dont Gaston Lagaffe personnage anti-conformiste au possible (je serais d'ailleurs plutôt tenté d'enlever "formiste"…).
C'est amusant de voir à quel point ce genre de personnage, caractère pour jouer sur le terme anglais, est fantasmé par les publics (cinéma ; littérature ; bande dessinée…) mais que la grande majorité de ces mêmes publics ne sait jamais comment l'appréhender si cela se présente à eux…

Il est tout proprement sidérant qu'un tel personnage ait pu voir le jour dans cette période et dans une bande dessinée belge qui avait déjà posé toutes les bases de sa domination sur le medium dès l'Après-Guerre, en le codifiant et en le balisant jusqu'à l'explosion de tout cela, avec l'arrivée de Pilote (Mâtin, quel Journal !)… puis des années septantes, post Mai 68…
On ne se rendra jamais compte à quel point Gaston Lagaffe est (pré-) révolutionnaire, enfin, si : des Universitaires très érudits nous l'expliqueront, pour ma part je ne suis que sur un registre profondément émotionnel et instinctif.
Mais si l'on se remet dans le contexte des années de Guerre Froide et de post-reconstruction, pendant lesquelles tout le monde s'est remis à travailler très dur pour reconstruire l'Europe, et chercher à aussi construire une autre Europe, il est certain que Gaston Lagaffe est complètement à contre-courant de cet état d'esprit, mais aussi de la morale catholique pratiquante, scoute et emplie de (très) bonne volonté qui se dégage des pages du Journal de Spirou
Franquin, comme Hergé, ont d'ailleurs énormément travaillé, donné d'eux-mêmes, avec une pression si forte dans les années 50 qu'elle les a menés à la dépression, ce que l'on appelle de nos jours communément le burn-out en bon français…
Il est évident que Gaston Lagaffe a montré de façon inconsciente, et consciente, la Voie à André Franquin : il n'a fallu que très peu de temps pour que quelque chose casse chez son créateur, et qu'il  s'aperçoive qu'il devait lâcher quelque chose, s'alléger pour — enfin — se trouver.
Le fameux lâcher prise
Intéressant de discerner les méandres de l'esprit du créateur.
Jean Giraud- Mœbius a souvent répété que le créateur, l'artiste ne triche pas, ne peut rien cacher : on ne peut que deviner son état d'être à travers ce qu'il crée.
L'esprit de Franquin, appelons cela l'inspiration ou le génie, l'a poussé à créé Gaston Lagaffe qui débarque dans les pages de Spirou sans que lui-même, le personnage et son créateur, et encore moins les autres employés du beau Journal de Spirou ne sachent vraiment ce qu'il vient faire dans le Journal. Il commence par provoquer quelques accidents / incidents dans les pages du Journal (géniales interventions extrêmement créatives de Franquin!)…
Qui est-il / qui suis-je ?… Que fait-il là / que fais-je ici ?… Quel est son emploi / quel est mon but ?… Que va-t-il faire dans les pages de ce Journal de Spirou ? … etc.
Toutes question que devaient se poser si fortement Franquin, que c'est à travers la création de ce personnage qu'il se les est véritablement posées et, surtout, qu'il a trouvé les réponses dont il avait besoin afin de pouvoir continuer à créer, et choisit de s'alléger : avec le choix radical de ne plus faire Spirou et Fantasio

L'approche de la Quarantaine avec ses remises en question classiques, si puissantes, pour arriver à créer un nouveau personnage de bande dessinée qui lui correspondrait vraiment : très, mais alors, très très fort inconscient ou subconscient ou tout autre conscient ancré en lui !
Un personnage qui lui permit de répondre à ses questions existentielles, et qui devint un Classique de la bande dessinée franco-belge (et pas seulement des chaudières du même nom !), tout en régénérant et faisant durer quelques années de plus la grandeur du Royaume de la BD face à la République hexagonale…
Il y a Gaston Lagaffe, employé mais héros sans emploi, puis sur les écrans de cinéma Alexandre le Bienheureux qui fit scandale à sa sortie par les valeurs que le film véhiculait (nous sommes en 1967, et personne ne sait que c'est la fin d'une époque et des Trente Glorieuses…) et, bien avant tout cela, le cousin éloigné,  Monsieur Hulot qui dérègle toute la technologie et l'univers qui l'entoure, notamment dans Mon Oncle
Gaston Lagaffe et la poésie de son univers, la richesse de ses inventions et ses réels talents en ce domaine, son amour des animaux, ses amours platoniques avec Mademoiselle Jeanne, ses recettes de cuisine improbables (que la fusion et la molécule livrent maintenant dans les assiettes de certains restaurant), son anti-militarisme et son militantisme pour des causes chères aux yeux de Franquin, ses jeux permanents avec ses alter ego Jules et Bertrand, sa passion pour la musique et toutes ces sortes de choses

Franquin, Gaston 0, Gaffes et gadgets - Éditions Dupuis
ou : le drône spécial piquet de hamac…

Faire énormément de choses dans les bureaux de son employeur Dupuis, sauf… travailler !
Gaston Lagaffe c'est le personnage de LA Crise, qui voit le jour alors que tout va encore bien…
Enfin, jusqu'à ce présent ?…
Gaston est le Grand Saboteur du système, c'est le personnage qui le sape peu à peu et le sabordera au final, comme le seront éternellement les fameux contrats : un membre émérite de la 5e colonne de l'anti-productivité !

Gaston par Franquin
"… On le PAYE pour faire ÇA !"
in Spirou n° 1017 - 10 octobre 1957

Juste un tee-shirt… au tout début des années 70, dans quelques pages d'un magazine oublié…
Bon, bon, j'arrête là et je vais me… rhabiller !




Valéry Ponzone


mardi 27 mai 2014

> Acheter n'importe quoi à n'importe quel prix… Yves Chaland, TT Le cimetière des éléphants

— 28 avril 2014 — 11:12:29 Paris
— Chaland : Freddy Lombard, Tirage de Tête Le cimetière des éléphants —

J'ai conservé des visuels de ce Tirage de Tête du Cimetière des éléphants vendu 371 euros sur internet (prix de départ : 240 euros). Très correctement et honnêtement décrit par son vendeur dont j'ai dissimulé le nom (cela ne regarde personne !) , enfin le pseudo puisqu'il semble que sur internet on a honte de son nom : il précise l'état extérieur, "plats légèrement frottés" et surtout "marques de plis aux coins supérieurs des pages 5 à 15" et a la correction de mettre plusieurs photos, dont une avec l'un de ces plis…
Précisions importantes car quelques roublards sont assez flous dans ces descriptifs ou présentent des descriptifs et/ou visuels servant surtout à induire les gens en erreur : ce n'est pas le cas de ce vendeur…
Je reviendrai peut-être plus tard sur quelques expériences personnelles en tant qu'acheteur et collectionneur…


Ce que je n'ai pas compris est le prix atteint par cet exemplaire dont la vente s'est terminée fin avril : 371 euros !
Un membre de ce site a enchéri pour avoir un Tirage de Tête qui ne semble pas très beau, et, surtout,  dont 10 pages intérieures ont les angles plus que marqués ?…
De vrais plis, bien appuyés et bien marqués : et sur ce type de papier, ça ne pardonne pas…
Pire qu'un petite corne discrète en haut d'une page d'un livre de poche… au prix du livre de poche.
Que l'on paye aussi cher un livre présenté dans un tel état est quelque chose d'hallucinant.
Débile, comme disaient jadis les gamins dans les cours de récré !
Portnawak !!!…

Chaland, Freddy Lombard TT Le cimetière des éléphants
1er plat

Chaland, Freddy Lombard TT Le cimetière des éléphants
4e plat

Chaland, Freddy Lombard TT Le cimetière des éléphants
Garde avant avec justificatif de tirage…

Chaland, Freddy Lombard TT Le cimetière des éléphants
Une des pages intérieures avec le pli bien indiqué par le vendeur…

le dos

Le bas du dos semble bien marqué aussi, écrasé…
Les photos sont nombreuses et montrent bien les défauts, c'est donc en toute connaissance de cause que l'acheteur à voulu cet exemplaire à ce prix… et qu'il en a été satisfait : tant mieux pour lui !
Il vaut pourtant toujours mieux acheter un exemplaire plus cher mais avec bien moins de défauts aussi… marqués.
Même si cet achat n'est fait qu'avec l'arrière-pensée de valoriser ou constituer une collection !…
Quand on achète un livre dans un tel état, c'est souvent parce qu'on le trouve décoté, ce que ferait n'importe quel libraire, sans être d'ailleurs vraiment certain qu'on ait envie de l'acheter pour le revendre… et le présenter.

Ils furent cinq "collectionneurs" à se disputer ce merveilleux exemplaire dont même le prix de départ est assez élevé pour éviter toute excitation ou effet d'entraîment frénétique derrière son clavier parce que l'on part de très bas, du fameux euro symbolique : de vrais esthètes !…

Qu'attendre de vraiment rationnel dans un système tel que les enchères, que ce soit sur la toile ou dans un salle de vente, où l'on demande aux clients de fixer et décider leur prix d'achat ?…

lundi 26 mai 2014

> La (demie) pin-up du lundi… par Blutch

Je change les habitudes parce que c'est lundi, et je ne suis pas certain que la différence soit encore possible d'ici quelques temps, si j'en crois la conjoncture post-électorale et le repli sur soi que cela va engendrer…
Alors le côté haut et pin-up pour débuter la semaine et l'autre moitié, ce sera pour la fin  de semaine et vendredi : c'est poisson !…


Sirène par Blutch, 1998
Encre de Chine sur papier

Je me souviens d'une excellente nouvelle (pas très bien écrite pourtant) concernant une sirène, que j'ai lue adolescent un été, dans un vieux numéro d'Alfred Hitchcock Magazine trouvé dans les bibliothèques familiales je pense : un type tombe amoureux d'une sirène. Elle lui offre le choix : soit elle se transforme en femme et le rejoint sur la Terre ferme, soit lui est transformé en poisson et la rejoint sous l'eau pour vivre leur idylle…
Il choisit d'aller la rejoindre, je ne sais plus trop pour quelle raison il fait ce choix ?
La Vie sur Terre l'ennuyait ? Il est amoureux d'elle en tant que sirène et préfère ne rien changer à cela ? Il n'est pas fétichiste et adorateur des pieds féminins ou sait qu'il devra faire beaucoup de foot massage voire il connaît le prix des bas à cette époque là ?…
Il la rejoint sous l'eau, et là quelque chose d'important lui revient à l'esprit : le mode de reproduction des poissons n'est pas vraiment le même que celui des mammifères !!!…
Très fin. Jouant sur le dit et le non-dit très américain. La chute était très drôle.

dimanche 25 mai 2014

> Quand Dave Cooper rencontre Mœbius…

Deux dessins pour une histoire de Dave Cooper : invité par Angoulême il y a quelques années, il en profite pour faire passer Pip et Norton par Paris et leur faire rendre visite à  Mœbius chez lui…
Dave Cooper est un des rares génies du comics alternatif nord-américain : de Suckle à Crumple sans oublier Pressed Tongue (très, très cul) et le fascinant Weasel / Ripple, A Predilection for Tina (où le côté poussé à l'extrême du sujet traité bien différemment par Edmond Baudoin dans Le portrait)…
Dans Pip et Norton (sans oublier les autres crétins de  Dan and Larry), dont le tamdem ferait un peu trop-beaucoup penser à ce qu'ont fait bien plus tard Winshluss et Cizo dans Wizz et Buzz ou Trondheim dans Kaput et Zosky, qui est sa série la plus déjantée avec ses deux personnages bien crétins, on trouve une histoire dans laquelle les deux personnages rencontrent Mœbius dans sa factory / maison d'édition / atelier : bien peu de respect a priori, mais finalement énormément de respect pour Mœbius en lisant cette histoire.
Deux dessins (originaux) de cette histoire en exemple : tout d'abord cette représentation d'Arzach

Arzack vu par Dave Cooper, 2009
Pip sur Arzach invite Geneviève à le rejoindre…
Encre de Chine, encre rouge et crayon bleu sur papier

… et le moment où Mœbius cherche quelque chose — Geneviève en fait — sous ses planches originales…
Il se baisse et, ce qui doit arriver… arrive !
Et ce ne semble pas être le vent du Désert B qui se lève !!?…

Mœbius cherche Geneviève par Dave Cooper, 2009
Encre de Chine, encre rouge et crayon bleu sur papier

En prime un troisième et dernier dessin qui a servi pour cette histoire avec Pip et Norton qui montent dans la limousine aux chevrons qui les véhicule, avec son petit drapeau bleu-blanc-rouge sur l'aile gauche…
En fait cette histoire a été conçue par cases/vignettes séparées et remontées ensuite, avec mise en couleurs spécifique et lettrage, pour former les planches de bande dessinée…
Comme le fait un certain Enki Bilal depuis quelques livres : mais Dave Cooper est bien plus marrant et créatif à lire !
J''en termine là pour les dessins de cette histoire, parce que sinon je ne vais pas arrêter : je ne vais pas tout mettre non plus…

Pïp et Norton en VIP par Dave Cooper, 2009
Encre de Chine, encre rouge et crayon bleu sur papier

En super prime-plus, pour en terminer — vraiment — avec ce clin d'œil, une des planches de Weasel / Ripple qui est certainement ce que Dave Cooper a fait de plus fort…
Le rapport de l'artiste et de son modèle, Tina, dans une relation qui vire à l'obsession absolue pour l'artiste…
Impressionnant.
Un réel chef-d'œuvre : Dave Cooper entraîne ses lecteurs dans les méandres et le tourbillon qui s'emparent du dessinateur, comme une force irrésistible face à laquelle il ne peut rien…
Cette planche m'a été offerte en l'An 2000, un bien beau cadeau.
Je ne crois pas qu'aucun des livres de DC était traduit en français à cette époque là ?…
Je les commandais et les proposais en versions anglaises in the text depuis quelques années… comme tant d'autres auteurs et/ou titres quand j'y repense !

Weasel par Dave Cooper, 2000
Encre de Chine sur papier

Weasel #1 par Dave Cooper
Ripple A Predilection for Tina part 1
Fantagraphics Books (USA), 1999

vendredi 23 mai 2014

> Mœbius et la vraie Vie…

"Je pense que la Vie, la vraie Vie, c'est d'avoir des problèmes… C'est pas de vivre sans problème…
Et la vraie Vie, c'est de rouspéter contre les problèmes qui arrivent, et de les résoudre du mieux qu'on peut…
(Mais) La satisfaction absolue, c'est intéressant, en tant que rêve, en tant que plan…"

Jean Giraud - Mœbius
in Mœbius Redux - Une Vie en images
(Avanti Media ; Arte + ZDF + Canal D & Co. ; 2006)



samedi 17 mai 2014

> La pin-up du week-end… par Blanc-Dumont

La voici, la voilà…
Elle est belle, elle est belle ma pin-up…
Et très distinguéééééééééééée !
Un dessin de Michel Blanc-Dumont datant des années 80 : il faudrait aller vérifier l'année exacte dans L'univers de Blanc-Dumont publié par Dargaud, mais je ne l'ai plus. Il s'y trouve très réduit, perdu dans le coin d'une page…
J'ai le dessin, mais pas ce livre…
Amusant : les livres sont plus importants que les dessins originaux pourtant, même si certains semblent perdre cela de vue…


Cow-girl par Michel Blanc-Dumont
Gouache et encre de Chine sur carton 20/10e
(Années 80)

vendredi 16 mai 2014

> Télérama Paris N° 254 - 29 octobre 1997

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !…
Je suis tombé sur ce document historique en triant des photos dans des sauvegardes !
Je ne sais plus qui a pu me scanner ce document et me l'envoyer à l'époque ?
Je ne sais même pas où est le n° de Télérama lui-même, et je ne l'ai jamais scanné de mon côté…
Mais, je sais que ça va faire rire certains !
Jeune et large d'épaule (on the road again)…

J'ai ouvert la librairie-galerie La comète de Carthage en septembre 1997, et j'ai eu l'immense chance d'avoir ce papier dans le successeur du Petit Journal de Télérama, fin octobre 1997…
Je n'ai jamais su pour quelle raison : promis- juré, je n'ai payé personne (ce n'est donc pas du publi-reportage), et tout est dit dans l'article, discret… pas de relationnel (en fait le mot pour résumer ce concept : timide), donc pas de réseau…
Mais le fait est que…
La photo avait été un moment intéressant : je déteste les photos pour une raison bien particulière, et être obligé de poser pour celle-ci m'avait poussé à me forcer un peu-beaucoup-passionnément !
Mais c'était dans Télérama, enfin, dans son supplément parisien, et ayant été lecteur assidu de l'hebdomadaire, je ne pouvais qu'accepter avec le plaisir !…

Tout est dit, et je me demande encore pourquoi des gens sont étonnés et semblent
attendre la brosse à reluire et l'hypocrisie qui l'accompagne plutôt que prendre les choses comme elles sont perceptibles ?…
C'était dans le journal pourtant !?

Télérama Paris N° 254 - 29 octobre 1997
Me, myself and I à La comète de Carthage

Ce ne fut pas là mon quart d'heure de célébrité, je l'ai déjà eu de très longues années avant cette date, et ce n'est jamais quelque chose qui m'a attiré, loin s'en faut !…
La tranquillité est bien plus satisfaisante : surtout pour lire des bandes dessinées…

Un petit jeu (de toute façon, je ne sais pas si beaucoup de monde lit ce blog ?) : il y a huit cadres derrière moi.
Je ne tiens pas compte de celui tout en haut à gauche dont on ne voit qu'une toute petite partie…
Celui ou celle* qui me donne les auteurs et titres des estampes encadrées se verra offrir un cadeau collector, de préférence une image pour rester dans l'esprit…
Si, si : et elle sera signée.





* enfin, hormis si c'est un celui ou celle dont le relationnel serait plus mauvais que le mien…

mardi 13 mai 2014

> Prophétie

J'ai eu une vision.
À propos d'Angoulême.
La Ville ne retrouvera pas sa splendeur passée (???). Non.
À propos du Festival de la saucisse-frites et du cognac ET de la BD qui s'y déroule chaque année…
Je vais la jouer humble avec les visions : une année je visionnais bien Edmond Baudoin se voir attribuer — enfin —  le Grand Prix de la Ville d'Angoulême, et c'est Trondheim (!!!) qui l'a eu…
Pour quoi ? Et pour quel résultat : modifier le prix Alph-Art en hommage à Hergé, et plutôt très élégant avec ce crayonné sur du verre transparent,  par des Fauves qui récompenseraient mieux les prix destinés à la Jeunesse que ceux d'un bande dessinée que l'on souhaiterait considérer comme adulte, en tout cas, moins cour de récréation !…
Oser faire cela… Remplacer Hergé comme un vulgaire vizir…
Ça sent le fauve, depuis lors, effectivement !
Plus proche de nous, je me suis dit qu'avec le retour des Passagers du Vent, il y avait là un bon moyen de réconcilier un auteur (qui plus est apporte beaucoup à ses confrères et à la défense du statut d'auteur vis à vis des éditeurs) et la bande dessinée grand public avec cette série devenue un classique du genre…
Héeeeeeeeeeee… Non ! François Bourgeon ne l'a pas eu.
Remarquez, le système est fait de telle façon, que tous les auteurs qui le mériteraient ne pourront être Grand Prix de la Ville d'Angoulême.
Il n'y a pas soit un millénaire, soit une date anniversaire tous les ans pour rattraper certains coups.
Dommage…

Allez, je me lance…
Alors l'an prochain :  je vois, je vois…
C'est sûr et certain car j'ai eu une vision concernant le Festival d'Angoulême : le journal Libération fera un numéro spécial entièrement illustré par des auteurs de bande dessinée !
Voilà, je me suis lancé.
Je prends de gros risques…*









* d'autant plus qu'avec ce qu'il se passe à Libération en ce moment, personne ne peut être certain de son futur immédiat…
On aura donc peut-être un numéro Spécial du Monde à la place lors du prochain Festival d'Angoulême ?
Non… Je décooooonne : c'est pire au Monde en ce moment. Il n'y a plus personne hormis les abonnés !

lundi 12 mai 2014

> Alef-Thau par Arno… ma première fois.

J'ai rangé un carton et suis tombé sur la toute première planche originale que j'ai achetée*.
Une planche d'Alef-Thau, par le prodigieux Arno…
Je lui ai acheté cette page, en la choisissant parmi d'autres, une après-midi de printemps en 1987…
J'ai eu par la suite d'autres planches ou dessins originaux d'Arno, que je n'ai pas gardés.
Peut-être certains étaient-ils plus flamboyants ?
Mais le fait est que c'est toujours cette planche de lui que j'ai préféré conserver.
Hé ! C'était ma première fois !
Ma première planche…
C'est toujours un souvenir qui procure une certaine émotion !!!…

C'est le parallèle entre les deux actions qui m'avait intéressé.
Vais-je parler de temporalité pour faire le malin ? Non.
Et surtout surtout il y avait les deux filles, les deux personnages féminins.
De vraies guerrières : je me demande si cela ne s'est pas généralisé dans la bande dessinée bien avant que cela ne devienne un classique dans le cinéma de genre californien ?
Autant Diamante m'énervait en permanence, autant l'autre guerrière, qui aurait dû tuer Alef-Thau avant de tomber amoureuse de lui grâce à une fléchette, me plaisait plus !…
Mais je sais bien que c'est surtout la partie basse de cette planche qui m'a attiré et plus encore la toute dernière case, avec le mouvement et le départ de cet espèce de module, et la plongée sur la ville avec son architecture toute moebiusienne !

J'ai revu quelques fois Arno par la suite : nous nous rencontrions le plus souvent vers République, soit chez sa mère qui habitait dans le quartier, soit dans une des brasseries qui bordent la place…
Un dessinateur très jeune et plus que doué : je me souviens toujours des différentes séances de signatures de lui auxquelles j'ai assisté : les dessins qu'il faisait dans ces moments là étaient particulièrement beaux. Il ne trichait pas.

Arno, Aleph-Thau tome 3 Le roi borgne
Planche originale 29 du livre
Encre de Chine et gouache blanche



* dont je n'ai fait qu'un photo avec mon machin-chosephone sur moi. Pas eu envie de la traîner jusque vers mon scanner Epson : c'est dimanche. Jour de repos, normalement…




Valéry Ponzone